1995 : L’hyperréalisme de l’esthétique sulpicienne

« Tant dans sa distribution que dans sa réalisation scénique, cet intéressant Faust affirme sa différence. 
L'intention est bonne, mais l'enfer méphistophélique est pavé de bonnes intentions… »

Alain Perroux, Journal de Genève, 5.04.1995 

Robert Carsen, metteur en scène

« Nous avons voulu un décor homogène, qui permette d’obtenir suffisamment de résonance spirituelle pour que l’action prenne de la distance par rapport à des événements plus importants. »

« Par sa mise en scène décapante, ce n’est pas seulement Gounod que Robert Carsen revisite avec talent et brio. Mais c’est le mythe lui-même. »

« Le plateau est donc envahi par la nef d’une cathédrale immense et grise, sévère et baroque, à l’image de l’esthétique sulpicienne contemporaine de Gounod.
Tout y commence et tout y finit. »

Jean-Jacques Roth, Le Nouveau Quotidien, 5.04.1995

« Tout s’y déroule enfin par une succession de transformations spectaculaires : zoom sur l’autel de Marie au troisième acte, qui devient la maison de Marguerite ; rotation de la nef dont on voit en fond de scène l’autel, au premier acte, puis l’orgue au second, pour le déroulement de la kermesse… »

« L’idée est formidable. Elle permet d’unifier le drame, en évitant les anecdotes décoratives. Elle ouvre un boulevard à l’ironie (l’eau bénite devient l’élixir de jeunesse de Faust) et même au blasphème (Méphisto noie l’enfant de Marguerite dans le bénitier). »

Jean-Jacques Roth, Le Nouveau Quotidien, 5.04.1995

« N’empêche que ce diable de petit homme fourmille d’idées qui font souvent mouche »

Jacques Doucelin, Le Figaro, 6.04.1995

« Comme dans la scène du retour des soldats, dont l’hymne niais est heureusement neutralisé par l’arrivée des cercueils d’hommes morts au combat, Carsen est à son meilleur. »

Alain Perroux, Journal de Genève, 5.04.1995

« Comme la plupart des productions de Carsen, son Faust impressionne mais n’émeut que rarement »

« Toute cette équipée est d’abord une grosse machine à dérision noyée sous le kitsch, comme si l’intrigue était une fantasmagorie de Faust et ses personnages, costumés Second Empire, les jouets de son imagination.

Si bien que l’affaire ne fonctionne pas totalement : épatant pour son humour et son éclat, le spectacle s’enlise souvent dans son système grandiloquent, qui redouble le poids qu’il voudrait dénoncer. »

Jean-Jacques Roth, Le Nouveau Quotidien, 5.04.1995

« Le problème avec 'Faust', c’est qu’on n’obtient que ce que l’on voit, alors qu’il ne faut pas oublier le contexte beaucoup plus vaste d’événements plus importants, ni la question centrale de la foi »

Robert Carsen, metteur en scène


 

Grand Théâtre Genève

Faust à l’Opéra des Nations

Du 1er au 18 février

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