Soprano lyrique au jeu fin et distingué… handicapée par la langue française
Jamais Genève n’avait offert distribution si éblouissante aux admirateurs de Charles Gounod
« Marguerite, c’était Rosanna Carteri, qui chantait en français et sut plus d’une fois émouvoir une salle électrisée et émue par ses malheurs. »
1963
Rosanna Carteri
« Une voix au timbre exceptionnel, charnelle et pure – comme la musique de Poulenc »
H.H., Gazette de Lausanne, 01.04.1961, à l’occasion du XXIIIe Festival de Strasbourg
À contre-emploi ?
« Voix dont les aptitudes dramatiques ne trouvent leur véritable destination que dans le dernier acte, la voix de Mme Rosanna Carteri n’a pas le legato placide que requiert une page comme la Ballade du Roi de Thulé ; voix trop corsée pour faire une Marguerite idéale mais l’artiste a toutefois mis beaucoup d’intelligence et de sens dramatique dans ce rôle. »
Ed.M.-M., Tribune de Genève, 22.05.1963
Le français : langue diabolique
En 1961, le critique de la Gazette de Lausanne eut, au XXIIIe Festival de Strasbourg, « la révélation d’une chanteuse admirable, soliste du ‘Gloria’ de Poulenc, ainsi que d’une soirée d’airs d’opéra. »
A Genève cependant, si la diva italienne de la Scala incarna « ce rôle avec une douce réserve et un naturel extrêmement émouvants », son français, comme celui de ses partenaires de classe internationale, laissa à désirer.
Ainsi, regrette Jean Delor au lendemain de la première, « on attendait mieux de Rosanna Carteri en Marguerite. Gênée, elle aussi, par la langue, elle chante de manière trop peu soutenue pour justifier les tempos lents qu’elle adopte. »