1980

Ruggero Raimondi

« Le seigneur de la scène »

« Un étonnant baryton-basse »

« Le plateau est d’une qualité à nous faire oublier fadaises et bondieuseries »

André Hunziker, Le Courrier, 18.03.1980

« Son aisance est stupéfiante. Il est partout : en diable, en prince, en homme du monde, en cardinal. L’étendue exceptionnelle de son registre dramatique n’a d’égale que la truculence sarcastique et la bouffonnerie de son interprétation. » 

La part du lion

« Sur la scène règne l’emprise diabolique du séducteur ; Ruggero Raimondi lui donne une aura de perverse jouissance. Son Méphisto aime le mal, il en jouit et en joue, sa joie devient dévastatrice et omniprésente. »

« Il s’offre même le luxe suprême d’un Fa dièse à l’octave supérieur dans à toi l’enfer »

Bruno Villien, Opéra International, mai 1980


 

« A sa voix tour à tour enjôleuse et menaçante, qui brille d’un éclat nocturne, Raimondi joint un plaisir d’acteur, une aisance de grand seigneur. »

 

« Un rien excessif dans ses épanchements italianisants et sa complaisance à s’allonger sur certaines notes qui mettent en valeur la beauté de son organe, il campe un Méphisto inhabituellement séduisant et farceur ; Don Giovanni n’est pas loin. »

Eric Pousaz, 24heures, 27.03.1980

Ruggero Raimondi (Méphisto) et Lilian Sukis (Marguerite).

Un jeu libre, presque « cool »

Méphisto (Ruggero Raimondi, à gauche) face à son metteur en scène (Luca Ronconi).

« Fascinée par Méphisto, la mise en scène de Ronconi fait triompher Satan.


C’est lui qui conduit le bal, et Raimondi le transforme en héros noir, en tout-puissant archange du mal.
Ronconi voit Méphisto en deus ex machina, qui manœuvre un Faust juvénile et soumis, une Marguerite victime.
C’est un grand démon fin-de-siècle, un seigneur de la décadence. »

Bruno Villien, Opéra International, mai 1980

Plus de peur…

« Souverain de présence vocale et physique » ainsi que le complimente André Wyss dans le Journal de Genève du 19 mars, Ruggero Raimondi a bien failli manquer sa prestation.

En témoigne cette note urgente de Richard Corena, régisseur de production, pour la direction, ce 12 mars 1980 à 23h00, soit 36 heures avant la première :

« Messieurs Raimondi et Arragal souffrants (choque à la jambe* et foulure du pied) auront peut-être besoin de médecins spécialistes, voire de rabouteux et physio…
Ils téléphoneront en cas de besoin mais être à leur disposition svp. (Les rappeler éventuellement).
Savoir également, si ils ne vont pas mieux, s’il faut faire une annonce à la première, m’avertir assez tôt et me préparer un texte.
Espérons que ce n’est rien…
Merci… »

Richard Corena

 

A lire la kyrielle de critiques dithyrambiques sur son interprétation, il semblerait que M. Raimondi ait recouvré l’ensemble de ses capacités au moment adéquat.

 

* Une trop grande proximité des chœurs dans la répétition de la scène des tonneaux (II, 3 – la kermesse) aurait empêché M. Raimondi de monter et sauter librement de son fût, provoquant ce « choque » à la jambe (note générale, « dernières recommandations pour tous » de Richard Corena, datées du 14 mars, soir de la première). 
 

La Nuit de Walpurgis (acte V)

Atto I, scena 3. Bucolica (Passaggio carretti botti sul rosso). Produzione Ronconi-Pizzi.

« Debout sur un énorme tonneau noir, Méphisto, unique éclat pourpre, chante le Veau d’or et lance des pépites. Dix somptueux lustres éclairent des valseurs, tandis que Méphisto joue de sa cape comme un torero pour narguer Siebel et que les tourbillons des danseurs redoublent : c’est le plaisir… Comme dans les bals orchestrés par Visconti pour Le Guépard et L’Innocent. »

Bruno Villien, Opéra International, mai 1980
 

Grand Théâtre Genève

Faust à l’Opéra des Nations

Du 1er au 18 février

Réserver